
La publication de l’Ad’Report 2018 par Espace Pub et Nielsen démontre que les investissements publicitaires au Grand-Duché sont en progression de 2.62% et atteignent 159.6 millions d’euros. Si dans son ensemble la publicité se porte bien, qu’en est-il du marketing digital au Luxembourg ?

Dans le monde, 218.93 milliards de dollars ont été investis en 2018 dans la publicité digitale. Les chiffres attendus pour 2019 devraient avoisiner les 232 milliards de dollars.
Avec 14.299 millions d’euros dépensés en publicité numérique, soit 8.96%, le Luxembourg est loin d’atteindre les 35% réalisés aux USA. Alors que les États-Unis s’attendent à une progression de l’ordre de 19% en 2019, ce qui ferait que la publicité digitale à elle seule représenterait la majorité des investissements publicitaires dans le pays, les annonceurs luxembourgeois eux privilégient encore le support papier, et notamment les quotidiens et les périodiques.
Il serait illusoire de croire que le pays ne sera pas soumis lui aussi au boom du marketing numérique. De par sa petite superficie, il résiste à l’invasion du tout au numérique. Mais combien de temps cela mettra-t-il avant que Google, Facebook ou Amazon s’accaparent une partie des investissements publicitaires nationaux ?

Certainement pas. Mais la publicité, même sur le web, est encore soumise aux anciennes habitudes. Ici, les annuaires numériques, les magazines et les portails de services concentrent l’essentiel des actions de publicité numérique.
On note toutefois la création de services dédiés à la publicité en ligne au sein de certaines agences web. Quelques community managers proposent également à leurs clients de créer des campagnes de publicité sur Facebook ou Instagram. Enfin, des agences spécialisées dans Google Ads ou partenaires Hubspot font bouger les choses, notamment en facilitant l’accès à l’inbound marketing aux petites et moyennes entreprises.
Gageons que la publicité digitale bénéficie dans les prochaines années du désintérêt des annonceurs pour la publicité télévisée, qui cette année, à tout de même perdu 11.04% par rapport à 2017. Cependant alors que les revenus publicitaires dans la presse écrite s’effondrent chez nos voisins, ici, elle continue de séduire les annonceurs, engrangeant à elle seule plus de 48% des recettes rien que pour les quotidiens et les périodiques. Une spécificité propre à notre pays qui résiste aux sirènes du digital.